Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un niveau historique en 2021 avec la reprise qui a suivi les grandes périodes de confinement.
Les émissions varient considérablement d’une zone géographique à l’autre et augmentent en fonction du niveau de revenus. Les 10 % des habitants les plus riches sont responsables de 34 à 45 % de l’empreinte carbone des ménages. La part des plus pauvres se situe entre 13 et 15 %.
Le 4 avril, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié un nouveau rapport, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Rédigé par 278 chercheurs de 65 pays, ce rapport s’appuie sur l’analyse de 18 000 études scientifiques.
Il est le troisième et dernier volet du sixième rapport d’évaluation du Giec. Le premier volet, publié en août 2021, montrait que le changement climatique était plus rapide que prévu. Le deuxième décrivait ses conséquences toujours plus dévastatrices et bientôt irréversibles.
Selon les conclusions des experts du climat de l’ONU, les émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum avant 2025, pour être réduites ensuite de 43 % d’ici à 2030.
Pour cela, il faut de toute urgence remplacer rapidement les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) par des sources d’énergie bas-carbone ou neutres (éolien, hydroélectricité, photovoltaïque).
Les chiffres sont sans appel : il faut diminuer la consommation de charbon de 95 %, celle de pétrole de 60 % et enfin celle de gaz de 45 % d’ici 2050.
Le rapport du Giec préconise aussi une baisse de la consommation de viande et du gaspillage alimentaire, de meilleures isolations pour les bâtiments, un recours accru au télétravail, le développement de véhicules électriques et des mobilités douces (vélo, marche, etc.).
« On est en partie d’accord avec les préconisations du Giec, mais ce ne sont pas des mesures qui peuvent se mettre en place très rapidement. » analyse Véronique Martin, responsable confédérale. Par exemple, une meilleure isolation des bâtiments ne pourra se faire sans apporter de réponse aux problèmes d’effectifs de l’industrie du bâtiment, qui comprend de nombreux métiers mal rémunérés, à forte pénibilité et dans lesquels les accidents du travail sont fréquents. Le développement du télétravail « ferait effectivement baisser les émissions de gaz à effet de serre liés au transport, mais on préfèrerait une réduction du temps de travail » qui permettrait à la fois de « diminuer l’empreinte carbone et de travailler à ceux qui n’ont pas de travail pour l’instant » explique Véronique Martin.
La CGT défend une baisse du temps de travail à 32 heures hebdomadaires sans baisse de salaire.
Pour la CGT, les transports collectifs doivent être développés afin de permettre à tous de moins utiliser leur véhicule individuel.
La transition écologique doit se faire avec les salariés : « meilleurs experts de leur travail, ils peuvent faire des propositions d’évolution de leur production ».
Ces questions essentielles ne peuvent être laissées entre les mains des entreprises, qui font primer les profits sur la raison écologique : « Tant qu’on ne sortira pas du capitalisme, la transition ne pourra pas se faire. La capitalisme vert n’existe pas. », conclut Véronique Martin.