Coupes budgétaires de 10 milliards : les répercussions pour le handicap

Coupes budgétaires de 10 milliards : les répercussions pour le handicap

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PUBLIÉ LE 14 MAR. 2024
Alors qu’un décret publié au Journal officiel acte 10 milliards d’euros de coupes budgétaires et instaure l’austérité, la CGT appelle à une grande mobilisation dans la fonction publique ce mardi 19 mars. Nous décryptons ici l’impact de cette politique sur le handicap

Une coupe budgétaire discriminante

Parmi les 10 milliards d’euros de coupe budgétaire, 230 millions d’euros seront retirés à la dotation 157 du budget de l’État qui concerne l’allocation adulte handicapé·e (AAH) et l’aide au poste versée aux établissements et services d’accompagnement par le travail (Esat).

L’AAH concerne aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires.

Son montant pour une personne seule est à hauteur de 971,37 euros par mois. Étant donné que le gouvernement a annoncé une revalorisation des minima sociaux pour 2024, l’AAH est destinée à dépasser la barre des 1 000 euros à la date du 1er avril 2024.

On peut donc estimer que cette annulation de 230 millions d’euros ne concerne pas cette partie-là du programme 157.

On peut en revanche s’inquiéter sur la perte de financement de l’autre partie du programme : l’aide au poste versée aux Esat au titre de la garantie de rémunération des travailleur·ses handicapé·es.

Cette rémunération garantie est la seule source de rémunération que connaissent les usager·es des Esat, n’ayant pas de salaires car non reconnu·es comme des travailleur·ses. La CGT a d’ailleurs adressé une lettre ouverte à la première ministre pour exiger d’accorder le statut de salarié·es à toutes les travailleuses et tous les travailleurs handicapé·es en ESAT.

Si les coupes dictées par Bruno Le Maire concernent donc bien cette partie-là du budget, Bercy fait alors 230 millions d’euros d’économies sur le dos de travailleur·ses déjà précarisé·es autant par leur handicap que par les institutions qui les emploient : le risque étant que les employeurs d’Esat, voyant cette aide diminuée, diminuent également la rémunération garantie des travailleur·ses handicapé·es d’Esat.

À rebours de cette politique discriminatoire de l’État, la CGT porte un tout autre projet sur les question de handicap :

  • l’égalité d’accès aux droits et le droit effectif à la non-discrimination ;
  • une véritable prise en compte de la pénibilité et de l’adaptation du travail à la personne ;
  • une Sécurité sociale adaptée et qui réponde aux besoins ;
  • aller vers de nouveaux droits.
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