Face à l’extrême droite, le front populaire !

Face à l’extrême droite, le front populaire !

Merci à Marc Dubuisson pour le droit accordé de diffusion de son dessin à titre gracieux !

L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin.
Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes
d’extrême droite font le score le plus élevé et progressent le plus.

C’est avec une énorme colère que la CGT accueille ces résultats alors qu’elle alerte, en vain, depuis
des années. Emmanuel Macron en porte la première responsabilité. Il n’a cessé de banaliser le
Rassemblement National, en reprenant ses thèses, et mène avec le patronat une politique sociale
violente qui accrédite l’idée que la seule alternative serait l’extrême droite.

En décidant d’organiser des élections législatives en trois semaines à la veille des Jeux
Olympiques et après les premiers départs en vacances, le président de la République joue, encore
une fois, avec le feu, en faisant primer de petits calculs politiciens.

Nous ne le laisserons pas faire. Ni recul social, ni banalisation du racisme et de la xénophobie.
Forte de son histoire, la CGT prend toutes ses responsabilités pour empêcher qu’à nouveau les
travailleuses et les travailleurs ne soient enfermés dans une fausse alternative entre l’extrême
droite et le néolibéralisme, dont les forces de l’argent seraient les plus grandes gagnantes.

Les résultats du 9 juin le démontrent. Sans sursaut immédiat, l’extrême droite arrivera au pouvoir.
Notre République et notre démocratie sont en danger. Pour empêcher la catastrophe organisée
par Emmanuel Macron et Marine Le Pen d’advenir, l’unité de la gauche est indispensable.

Pour battre l’extrême droite, le monde du travail a besoin d’espoir et de perspectives en rupture avec la
politique d’Emmanuel Macron. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale, avec des
propositions fortes pour augmenter les salaires et les pensions, défendre notre industrie et nos
services publics et gagner le droit à la retraite à 60 ans.

Un débat en profondeur doit être mené pour que les leçons soient vraiment tirées pour bâtir une alternative durable.

Quant au gouvernement, il doit immédiatement renoncer à sa réforme de l’assurance chômage et
à toutes les contre-réformes en cours et notamment la réforme de la fonction publique.

La CGT appelle le monde du travail à se syndiquer, à s’organiser, à participer à toutes les initiatives
de mobilisation contre l’extrême droite et contre la politique d’Emmanuel Macron, en commençant
par l’appel des organisations de jeunesse à se rassembler dès ce lundi soir.

La CGT appelle tous les travailleuses et travailleurs à prendre d’ores et déjà leurs dispositions pour pouvoir voter les 30 juin
et 7 juillet prochains.

Attachée à l’unité des salariés, la CGT échangera, ce soir, avec les autres organisations syndicales sur les possibilités d’actions communes et examinera toute proposition d’action unitaire.

Montreuil, le 10 juin 2024

 

NON, accéder au pouvoir ne fragilisera pas l’extrême-droite

Si l’extrême-droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, non seulement elle pourra écrire la loi, mais elle bénéficiera également des pouvoirs du Premier Ministre, du
Gouvernement et du Président de l’Assemblée Nationale.

Or l’extrême-droite utilise toujours les pouvoirs qu’elle obtient pour tordre les règles et confisquer
la démocratie. La mise sous contrôle des médias en Hongrie, le recours à la force par Bolsonaro
au Brésil, les procédures juridiques extraordinaires (méga décret) pour prendre de cours
l’opposition par Mileil en Argentine… les démonstrations contemporaines sont nombreuses !

Quelques exemples des pouvoirs qu’obtiendrait l’extrême-droite :

– Proposition de nomination des Préfets de police ;
– Proposition de nomination des procureurs de la République ;
– Nomination de 2 membres du Conseil de la Magistrature ;
– Désignation de 3 membres de l’ARCOM (contrôle des média et d’internet) ;
– Découpage électoral des circonscriptions législatives ;
– Décision ultime sur les licenciements de salariés protégés…

Nous ne pouvons donc pas jouer avec la situation. Il faut empêcher l’extrême-droite d’accéder au
pouvoir

.L’extrême-droite ciblerait prioritairement la CGT

La CGT serait directement dans le viseur du RN puisqu’elle représente l’un des plus gros contre-
pouvoirs par son nombre d’adhérents, son implantation et son opposition idéologique aux thèses

d’extrême-droite.
Le RN l’a montré en s’attaquant à nos mobilisations contre certaines réformes, ou en dénigrant
nos modes d’action (la grève en particulier. Mais c’est localement, dans les endroits où ils ont le
pouvoir, que l’attitude du RN est encore plus claire : à Hénin-Beaumont par exemple où le
syndicat CGT a d’abord subi des pressions puis ses membres ont été stigmatisés
individuellement, et enfin le secrétaire général a été muté puis révoqué sans justification en 2017.
La stratégie de l’extrême-droite c’est la terreur contre ses opposants !

Nous devons mener la bataille du terrain et des idées

Nous pouvons informer, convaincre, motiver les salariés. Nous devons en faire une priorité. Les
directions de syndicats doivent faire acte de volontarisme.
Le CCN appelle les syndicats à mettre en place de véritables plans de bataille et à en faire la
priorité en supprimant toutes les activités non indispensables (en particulier les réunions
institutionnelles avec le patronat) :
– Recensement des camarades disponibles chaque jour ;
– Plan de tournées dans l’entreprise (et avec les Unions Locales dans les entreprises où
nous ne sommes pas implantés) ;
– Ecriture de tracts locaux ou tirage des tracts à disposition (tract confédéral ou autres) ;
– Convocation d’Assemblées Générales de syndiqués ;
– Convocation d’intersyndicale pour gagner l’implication le plus large possible des autres
OS…
– Appels aux différentes initiatives citoyennes ou intersyndicales (par exemple les
manifestations de ce samedi 15 juin 2024, les journées d’actions et de grève des 20 et 27
juin 2024).

Pas de chèque en blanc !

Les salariés sont essentiellement démobilisés par les expériences passées (trahisons des
engagements). Nous ne leur proposons pas d’oublier cette réalité. Nous les appelons à voter pour
des solutions qui correspondent à nos aspirations et à nos revendications, pour empêcher
l’extrême-droite d’accéder au pouvoir tout en empêchant les macronistes de s’y maintenir.
Nos objectifs ne sont pas les places d’élus. Nous avons des objectifs sociaux, des revendications
dont nous voulons la satisfaction. Notre syndicalisme est indépendant, exigeant et vigilent. Il
s’agit de gagner l’amélioration de nos vies, de sortir de la période réactionnaire que nous
connaissons depuis 20 ans. C’est impossible avec l’extrême-droite qui en sera au contraire un
accélérateur. C’est impossible avec Macron et ses semblables qui sont à l’origine des lois
régressives de ces dernières années. Il faut donc confier le stylo qui écrit la loi à des élus qui nous
écoutent, et ne pas hésiter à se faire entendre d’eux pour imposer le respect des promesses.
La CGT est indépendante mais pas neutre !

 

[CP CGT] Face a l extreme droite le front populaire (1)

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