PROXIMA 2024 (3) : « Nous fédérer et lutter  pour refuser la résignation qui gagne tous les services »

A-Proxima-Tif  (3)

 

Sommaire :

  • Avis de tempête  : il est loin le temps ou on associait les agents aux modifications structurelles de leur service.
  • Une charge de travail en augmentation avec validation tacite de l’agent : nous avons demandé une vision globale de l’aménagement du temps de travail pour sortir du 9H-16H30 obligatoire pour quelques directions. 
  • Vous catégoriser en 4 : « les agents qui le veulent pourront conserver leur poste » dixit DGRH, mais il ne reste que des incertitudes. Nous avons proposé aux élus le lancement d’une étude de satisfaction des agents de notre collectivité avec l’accompagnement du CHSCT. A ce jour, il n’en est pas question… A notre avis, ils connaissent déjà le résultat.
  • Le RIFSEEP : attrape nigaud du dogme « concurrence libre et non faussée »  qui  déconstruit le sens du service public et de l’intérêt général (sans se soucier de sa carrière) en mettant l’accent sur des primes à la performance qui divisent et opposent les agents entre eux. De vous à nous, ne pas y compter est l’assurance de ne pas être déçu, de ne pas être manipulé.
  • Des projets déconnectés de la réalité : ils ne partent pas des situations des agents mais uniquement des constats des élus sans se soucier de l’état de délabrement de certains services.
  • Le choix du prestataire pour l’étude Risques Psycho Sociaux (RPS) : la CGT réunit les membres du CHSCT début septembre afin de déterminer le choix du prestataire.
  • Les contractuels  ( dernière roue de la charrette ) : nous avons demandé devant les augmentations éventuelles des charges de travail de tous les conserver. 
  • Les agents aspirent à être utiles à la société : redonnons du sens aux formations et aux emplois.

 

Avis de tempête  

Il est loin le vendredi 14 janvier 2022 où une première réunion en visio était organisée pour présenter aux syndicats le projet de nouvelle organisation. 5 directions territoriales sont en voie de création (avec des services de la Mairie, de la Métropole et des services communs) et toutes les directions vont être réorganisées d’ici 2024. En juin 2023, tout le monde connaitra sa place pour le meilleur et pour le pire!

Lors de ce premier semestre 2022, les collectivités ont affiné la future organisation en s’appuyant sur le diagnostic réalisé par l’équipe projet et préparer les structures à l’accompagnement au changement. Ce diagnostic fait l’impasse sur les difficultés des organisations de terrain,  le manque de personnel déjà récurent malgré les nombreuses alertes de notre organisation. Les organigrammes devraient être validés à l’automne 2022, ainsi que le règlement de la bourse de la mobilité et les règles d’accompagnement RH.

Mutualiser les services, rapprocher les services publics des habitants, améliorer le fonctionnement et la qualité du service public semblent une véritable gageure quand on constate tous les jours dans les services les incohérences de fonctionnement et les charges de travail de plus en plus lourdes.

La dernière estimation concerne toujours 3500 ou 4000 agents. Cette imprécision  nécessite d’être comblée rapidement. Aux dernières nouvelles,  des MTS (Maisons Toulouse Service) seraient crées à l’image des maisons de services aux publics  dans les territoires ruraux. Chaque territoire comprendra : 1 siège, 1 service technique, 1 Maison Toulouse services, 1 dépôt logistique.aux

La bourse de la mobilité prévue au 1er janvier 2023 est un processus d’individualisation rare (des points seront affectés par agent) pour une réponse au 30 juin 2023. La nouvelle organisation est programmée pour démarrer au 1er janvier 2024 avec l’ouverture des nouvelles implantations territoriales, les prises de poste et l’installation des équipes dans les territoires. La notion d’équipe est totalement absente du procédé.

Au vu de l’ampleur du dispositif, les services RH sont actuellement figés car tournés vers cette prochaine adaptation et ne peuvent répondre que très difficilement à nos sollicitations. Le dernier organigramme cible du DGS remis aux cadres le 24 juillet a tout pour inquiéter au vu des nombreux bouleversements. La DGRH a du pain sur la planche.

 

Une charge de travail en augmentation avec validation tacite de l’agent 

(C’est vous qui postulez !)

Ce chantier qui s’ouvre va impacter de nombreux agents dans leur travail quotidien (missions, organisation du travail, lieu de travail, chaîne hiérarchique, cycle de travail, responsabilités, déroulement de carrière…). 

Il est plus que prévisible que les restructurations, mutualisations de service se fassent avec compression voir  suppression d’effectifs (sur le plan global). Il est à craindre également des diminutions des régimes indemnitaires suite à des modifications de mission. Quand aux conditions de travail, d’hygiène et de sécurité des agents, il parait que le flex-office, entendez vous n’avez plus de bureau personnel mais un emplacement, ne sera plus la règle, mais attendons de voir.

Certains s’inquiètent déjà de la perte du RIFSEEP en cas de perte de responsabilités.  Nous sommes très loin d’un véritable dialogue professionnel qui intègre le plus d’agents compétents dans leur domaine pour construire au mieux les procédures et l’organisation du travail.  Une attention des futures fiches de postes les plus précises possibles (télétravail, NBI, sujétions particulières, horaires) devra être soutenue. Il faudra également se méfier d’un éventuel plan de formation, non prévu ni budgétisé à ce jour, amenant également une augmentation de votre charge de travail. 

Lors du CHSCT du 30 juin 2022, nous avons demandé que les membres du CHST puissent visiter les sites prévus. 

La CGT a demandé une vision globale de l’aménagement du temps de travail pour sortir du 9H-16H30 obligatoire pour quelques directions. Toutes les directions doivent être concernées. Pour exemple lors de canicules, il serait bienvenu d’éviter que les climatiseurs fonctionnent toutes les après-midi en permettant au personnel d’arriver plus tôt le matin. Cela permettrait également d’éviter de se retrouver coincé dans les embouteillages. Bref, un peu de bon sens également bon pour la planète.  

Enfin, l’élu en charge du personnel n’accepte plus la présence des suppléants au CT et au CHSCT. Pourtant il est écrit à l’article 5 règlement intérieur de 2017 que « l’obligation ne vise pas le déplacement des membres suppléants qui assistent aux réunions sans voix délibérative ». L’élu en charge du personnel a refusé de revenir sur le dispositif précédent la crise sanitaire (toujours moins de personnel pour vous défendre)

 

Vous catégoriser en 4

C’est fait. Les proximisé-e-s sont déjà intégré-e-s dans les cases de la Métropole. Réparti-e-s en quatre catégories, vous pouvez prétendre à postuler sur d’autres postes en ayant une chance de conserver votre poste, mais rien n’est moins sûr. De la belle idée du départ « les agents qui le veulent pourront conserver leur poste » dixit DGRH, il ne reste que des incertitudes aux dires de nombreux agents dans les services dits « sachants ». On aurait aimé vous rassurer comme le demande la DRH mais ce sera plus tard…

La première catégorie n’a plus à postuler.  Les deux suivantes modifient les missions ou lieux d’affectation et si vous avez tiré la quatrième catégorie, attendez vous à un repositionnement : mobilité forcée des agents.

Il est clairement mentionné par certains qu’un revirement est en cours et qu’il vaut mieux ne rien avancer au vu de l’absence claire d’orientation confrontée aux réalités très concrètes. Il est loin le temps ou on associait les agents aux modifications structurelles de leur service. Qui mieux que la personne sur son poste connaît les incohérences et les améliorations possibles du système ? Mais qui s’en soucie quand la charge de travail est si dense que les problématiques professionnelles et personnelles sont glissées sous le tapis.

Pour la DRH, en plus de votre matricule, vous êtes traduit en ETP (Equivalent Temps Plein) que l’on déplace en fonction des opinions de la population vieillissante. Nous avons pourtant proposé aux élus le lancement d’une étude de satisfaction des agents de notre collectivité avec l’accompagnement du CHSCT. A ce jour, il n’en est pas question… A notre avis, ils connaissent déjà le résultat.

 

Le RIFSEEP : attrape nigaud du dogme « concurrence libre et non faussée »

Il faut savoir que tous les agents Proxima seront impactés. Comme tout DRH qui se respecte, cette restructuration est une formidable occasion d’optimiser (entendez augmenter) votre rendement au travail et il n’est pas prévu d’augmentation du Rifseep malgré notre demande à l’élu en charge de la DGRH.

Mais si chacun d’entre-nous espère un jour être augmenté (tuer l’espoir, vivre la lutte),  le Rifseep est un attrape couillon.  Du jour au lendemain, on peut vous le diminuer comme peau de chagrin. De vous à nous, ne pas y compter est l’assurance de ne pas être déçu, de ne pas être manipulé. Il déconstruit le sens du service public et de l’intérêt général (sans se soucier de sa carrière) en mettant l’accent sur des primes à la performance qui divisent et opposent les agents entre eux.

Des cadres, des chefs d’équipe, nous renvoient souvent le nombre d’heures important réalisées simplement compensé par du régime indemnitaire. Deux choses : tout d’abord le Rifseep n’est  toujours pas intégré dans le montant de votre retraite donc vous ne travaillez pas pour votre avenir ni pour celui de vos enfants car ces cotisations ne rentrent pas dans le montant de la CNRACL (caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales) pour les fonctionnaires. 

Mais en plus, si vous divisez le montant de votre traitement par le nombre d’heures effectuées, vous constaterez que vous êtes proche du SMIC pour la plupart. Augmenter nos horaires ne favorise pas l’emploi local car la collectivité devant les nombreux projets tout azimut limite les recrutements (pour rappel 9 millions de pauvres en France, 5 244 200 chômeurs au premier trimestre 2022)

Nous avons néanmoins demandé collectivement au Maire-Président (tous les syndicats sauf FO) une augmentation générale du Rifseep pour répondre aux nombreuses augmentations des factures d’énergie et de l’inflation : que nenni, nous n’aurons rien. Par une lettre policée, nous avons été repoussés dans nos 22. Les agents n’auront aucune augmentation de la part de ces élus. Il faut savoir que l’organisme « 60 millions de consommateurs » estime à 90 € le montant mensuel d’augmentation de l’inflation pour les ménages (40% carburant, 35% gaz, électricité et 15% Produits de consommation courants). Comparez avec ce que vous avez perçu par mois avec les 3,5 % d’augmentation et mettez vous à pleurer pour ceux et celles qui ont encore des larmes.

 

Des projets déconnectés de la réalité

La DGRH se donne bonne conscience en invitant les organisations syndicales (OS) aux réunions projets.  Les futures Maison Toulouse Service TLS, à l’image des Maisons de Service aux  Publics dans le milieu rural, seront les nouveaux lieux d’affectation.

Alors que nos questions concernent vos problématiques concrètes (charge de travail, modification des horaires, régime indemnitaire…), ces questions ne sont absolument pas traitées dans l’approche même du projet. Ce sera à la DGRH de faire passer les pilules, de toucher ce qui reste de votre fibre service public pour un service public renouvelé (ça se fait également avec le pacte républicain, mais pour combien de temps ?) 

Nous avons été invité-e-s à des ateliers pour nous expliquer comment contribuer à faire passer les pilules et entendre par ailleurs que la plupart des postes (hors réglementaire) seront gelés jusqu’en 2024

Les projets ne partent pas des situations des agents mais uniquement des constats des élus sans se soucier de l’état de délabrement de certains services. « Les fonctionnaires devront s’adapter ! Un point c’est tout » Les salaires permettent juste aux catégories C de survivre,  les B constatent tous les jours leur déclassement et on n’arrive plus à embaucher.  La moitié des contractuels ne pensent qu’à fuir à la fin de leur contrat au vu du rapport « investissement/salaire ». La catégorie A est la plus touchée par le tassement des grilles. Comparez vos salaires avec le privé vous permet de vous calmer quand vous êtes trop motivés. 

La politique ZARIF de la Mairie-Métropole « Zéro Augmentation RIFSEEP » conduit à des dysfonctionnements majeurs de notre service public. Alors que les 500 plus grandes fortunes de France ont vu leur richesse passer de 200 milliards à 1000 milliards de 2010 à 2022, c’est-à-dire de 10% à 40% du PIB, les élus de Toulouse Métropole refusent toujours d’augmenter le RIFSEEP des fonctionnaires malgré nos demandes (voir courrier des élus sur notre nouveau site CGT : taper CGT TM sur google).

Selon un sondage BVA pour la Casden, 61% des agents  affirment avoir « souvent » ou parfois » des difficultés à boucler leurs fins de mois. Mais il s’agit d’une moyenne. Cette réalité est en fait plus souvent vécue par les fonctionnaires territoriaux (67%) et par les agents de catégorie C des trois versants (71%).

On investit des centaines de millions dans un nouveau parc des expositions (rentabilité ?) et on refuse une augmentation du RIFSEEP et des chèques déjeuners ? Le RIFSEEP de TM est toujours inférieur à celui du département et de la région. Cherchez l’erreur.

 

Le choix du prestataire pour l’étude Risques Psycho Sociaux (RPS)

On ne lâche rien. Les secrétaires du CHSCT ont reçu les 3 prestataires fin juin. Un complément du dossier leur a été remis au vu d’étendu du dossier par le pole SQVT (Sécurité Qualité de Vie au Travail). Le choix du prestataire sera arrêté au cours de l’été pour un démarrage de la prestation début septembre 2022. La CGT réunit les membres du CHSCT début septembre afin de déterminer le choix du prestataire.

 

Les contractuels : dernière roue de la charrette

A l’aube de Proxima, les postes de contractuels sur des postes d’emploi permanent devraient être conservés. Nous avons demandé devant les augmentations éventuelles des charges de travail de tous les conserver. On attend la réponse. Pour l’augmentation financière des 3,5%, les CDD et CDI de droit public pourraient en profiter mais tout dépend de leur contrat (indexés ou non sur le point d’indice). Quid des contractuels ? Savez-vous que les contractuels sont plus nombreux aujourd’hui dans le public 21%  que dans le privé 17%.  Pour info : 1 245 624 269 € : c’est le montant que les salarié·es CGT ont fait gagner à l’État en attaquant McDonald’s pour fraude fiscale (plus fort que Bruno Lemaire dans sa lutte contre l’évasion fiscale). Se syndiquer, c’est l’assurance de connaître ses droits et une chance de pouvoir les faire appliquer.

 

Les agents aspirent à être utiles à la société

Ce qui se joue dans les services, c’est bien le sens de notre relation au travail qui est questionné. Les agents aspirent à participer à la prise de décision, espèrent que leur qualification sera utilisée pour le bien commun. Seulement ils ne peuvent pas aujourd’hui utiliser tout leur potentiel parce que la logique dogmatisée de restriction budgétaire prime sur l’intérêt général. 

C’est notre capital social qui s’amenuise avec cette collectivité, notre capacité à contribuer collectivement à ses évolutions grâce à notre intelligence qui est de plus en plus menacée car inaudible par les « élites ».

Nous devons nous fédérer et lutter  pour refuser la résignation qui gagne tous les services. Nous devons participer au changement. On peut travailler sans accepter l’ordre établi. On peut travailler et participer à la transformation sociale, notamment via l’engagement politique ou syndical.

L’enjeu est donc de nous organiser et de montrer qu’une alternative est possible en redonnant du sens à nos formations et à nos emplois. C’est bien par l’organisation que l’on peut parvenir à de nouvelles conquêtes pour que nos emplois répondent aux besoins des citoyens sans accepter de se plier toujours plus aux restrictions budgétaires qui n’ont pas de fin. Ou plutôt si. La dernière restriction sera le passage au privé quant il coutera tellement peu que le privé réalisera un profit intéressant. Cela concerne, mais pas seulement, les services numériques, RH… qui sont déjà largement externalisés dans de grosses entreprises.

Pour échapper à ce scénario, nous devons conquérir de nouveaux droits d’intervention dans nos collectivités afin d’ouvrir la voie à des changements en profondeur dans le travail pour plus de qualité et d’émancipation. Si nous n’avons rien contre les dédicaces du stade toulousain (allez le stade !), nous ne souhaitons pas revenir aux jeux du cirque (Du pain et des jeux !!!)

Etre « utile et écouté » est la première attente de chaque syndiqué CGT. Pas uniquement pour son bien être personnel mais pour celui de tous. C’est notre marque de fabrique. C’est pour cette raison que nous nous levons tous les jours. Pour être utile et pour peser sur les décisions. Et quand vous agissez pour tous, au sein d’une famille, il faut vous dire que votre vie professionnelle devient… tellement plus agréable. 

 

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