PROXIMA 2024 (9)

A-PROXIMA-TIF 9

« Une Territorialisation mal partie…»

 

 

Sommaire :

  • Une étude des Risques Psycho Sociaux Proxima qui en dit long

  • Une territorialisation au rabais

  • Augmentez les salaires / Courrier au maire président

  • La métropole en perte d’attractivité

  • Des Maisons de Toulouse Service mal configurées

  • Sortir de la clandestinité les projets innovants portés par les syndicats

Une étude des Risques Psycho Sociaux Proxima qui en dit long… et une proposition.

La première présentation de l’étude au mois de juin 23 par le cabinet indépendant Midi-Cités a gelé les élu-e-s de la majorité et les représentants de l’administration. Sans concession, le déroulement des premières notes a glacé les réactions. La DRH n’a même pas essayé de commenter à chaud les principaux points soulevés. Il faut dire qu’il valait mieux. Elle s’est empressée de nous signaler que l’administration se garderait la possibilité de faire une version plus positive de l’étude. Ce déni a été repris par le DGS, lors de la présentation en CST tout surpris, de la vision apocalyptique de son projet. Pourtant, les 20% d’augmentation d’arrêt maladie sur Bordeaux aurait pu être un annonciateur de ce type de projet hors sol. Nous avons néanmoins mentionné à l’ensemble des élus et des représentants de l’administration qu’une maturité nouvelle permettrait enfin d’éviter les disputes de « cours de maternelle » entre représentants et organisations syndicales. Aucune réponse des représentants élus emmurés dans leur carcan du paraître. L’individualisation de chacun faisant bloc devant le sens du collectif.

Alors que la rumeur du départ du DGS est dans toute les bouches et en continuité de la fuite des cerveaux (MANONCOUR, MAZARS, KENCAL… ), il est temps pour sauver les meubles de reconstruire la politique RH et de renouveler les directeurs fidèles au discours des« Bouses de Proxima ».

Dans la suite des idées, la CGT propose aux élus politiques de lancer une enquête de satisfaction de la politique RH de notre collectivité. Partons d’une vraie concertation objective et non du blabla condescendant habituel. Un comité directeur Syndicats-Administration pourrait être élaboré. Des propositions pourraient également être formulées par les agents pour les amener à prendre part plutôt qu’à partir. Mais quand serons-nous écoutés? Alors que de nombreux DGS soulignent la nécessité de travailler désormais en harmonie avec les organisations syndicales, nos élus politiques ont peur d’affronter la réalité et sont conscients, pour la plupart, du retard accumulé en matière de politique RH. Ils ne souhaitent tout simplement pas prioriser la qualité de service et leur politique budgétaire inadaptée.

Pour connaître le budget de la métropole et ses arcanes, nous vous assurons que nous n’avons jamais manqué d’argent à la métropole. Quand on connaît, dernière en date, les dépenses folles de la location des arbres place du capitole (600 000€ annuel) et qu’on passe du temps à répandre plus de béton sur notre territoire métropolitain, à construire de nouveaux bureaux alors que depuis des années, nous proposons une vraie politique d’aménagement foncière plus ouverte et altruiste.

Comme promis, le résumé de l’étude sur l’étude des risques psycho sociaux de Proxima. Faites-vous votre propre idée: https://drive.proton.me/urls/SEPHCSRZ6M#fBP2efjc70CR (retrouvez le lien de l’étude complète également sur notre site (taper CGT TM sur google)

Une territorialisation au rabais

On ne peut que s’inquiéter sur la mise en place du projet de territoire métropolitain, pale version d’une vision en arrondissement de notre collectivité. Nous souhaitons un aménagement du territoire de la métropole également à l’extérieur de ses limites géographiques comme d’autres métropoles françaises, plutôt qu’une concentration toujours plus urbanisé développant pollution, problème de transport et augmentation des charges (loyers…) avec 15 000 personnes supplémentaires annuellement..

Certains parlent du coût de la mise en place des arrondissements mais il faudrait peut-être sortir du moindre coût quand la qualité du service n’est plus au rendez-vous. Pour ceux et celles qui ont déjà travaillé à la direction des finances, au budget, au développement économique, nous savons que la métropole n’est pas en difficulté financière et ne l’a jamais été. Il se reconstitue sous nos yeux le gros bas de laine pour démontrer que l’équipe en place a économisé sur ces mandatures … sur le dos de ses agents et de la qualité du service.

Les directeurs fraîchement nommés, dont on peut avoir malheureusement des doutes sur leur compétence future (nombre de personnel encadrés, compétences techniques absentes..) sont récompensés pour leur loyauté au système politique en réseau. Ce système éloigne les agents critiques pour ne retenir que les fidèles et nous éloignent de plus en plus d’un intérêt général partagé durable qui reconnaissait avant tout les compétences.

Il n’y a pas si longtemps encore, les fidèles étaient nommés par le réseau de la majorité mais nous avions également des compétences techniques. De nos jours, seul le réseau de la loyauté politique est retenue. On voudrait poursuivre le démantèlement du service public qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Ce discours coïncide avec celui du dernier DGS qui mentionnait, en réponse aux directeurs qui souhaitaient retenir les bon agents en les augmentant, que « s’ils sont des talents, ils n’ont rien à faire dans la fonction publique ».

Dans la même veine « territorialisation » , la mise en place des MTS (maison de Toulouse Service) est une pale illustration d’une plus grande proximité pour les citoyens. Le projet se révèle être une catastrophe pour les conditions de travail des agents (voir article sur les MTS).

Alors maintenant que la majorité des agents savent qu’ils ne sont que des pions… Que pouvons-nous faire?

Peut-être individuellement se regarder en face, dépasser ses peurs et renforcer notre intransigeance collective : exiger une nouvelle politique RH.

La CGT propose d’intégrer des syndicalistes dans les comités de pilotage. Ce serait peut être une solution quand tout va mal, plutôt que des les inviter à des réunions d’information descendantes qui n’ont de sens que pour celui qui les anime. Ce n’est pas que nous sommes pour la co-gestion systématique mais seule l’intelligence collective et la prise en compte des demandes des élus du personnel contribuera à nous sortir du marasme (et éviter la com sur Sésame du type «la playlist de l’été des agents»…).

Augmentez les salaires / Courrier au maire président

Les élus de Toulouse Métropole n’ont toujours pas acté la demande CGT d’augmentation généralisée pour tous du régime indemnitaire (RIFSEEP). Alors que notre maire président fait du discours sur les menaces faites à notre démocratie, il serait bon qu’il entende les 15 000 agents qui lui demandent une revalorisation au vu de l’augmentation de l’inflation. Si la mise en place du forfait mobilité durable est à l’étude (demande CGT enfin écoutée), elle ne touchera pas l’ensemble du personnel.

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique a présenté un décret portant majoration de la rémunération des personnels civils et militaires de l’État, des personnels des collectivités territoriales et des établissements publics d’hospitalisation.

Le décret revalorise, à compter du 1er juillet 2023, le point d’indice de 1,5 % et s’applique à tous les agents publics, fonctionnaires comme contractuels. Il prévoit également l’attribution de points d’indices majorés pour augmenter le gain d’indices à chaque passage d’échelon des agents dont l’indice se situe entre l’indice minimal de traitement et 1,16 fois la valeur de cet indice.

Cette attribution de points supplémentaires – jusqu’à 9 points, soit une augmentation de 44 euros bruts par mois, a relevé dès le 1er juillet 2023 la rémunération des agents fonctionnaires positionnés sur les premiers échelons des grades de la catégorie C et des deux premiers grades de la catégorie B, ainsi que des agents contractuels rémunérés en référence à ces indices.

Le projet de décret prévoit enfin, à compter du 1er janvier 2024 l’attribution de 5 points d’indices majorés pour tous les agents publics, soit une augmentation mensuelle brute de près de 25 euros.

La métropole en perte d’attractivité

Le débat actuel autour de la « grande démission » qu’alimente tant les politiques que notre employeur repose finalement sur l’idée que chacun est libre de quitter son emploi lorsqu’il le souhaite. Quoi de plus méprisant, pour tous ces salarié·es mal rémunéré·es pour lesquels quitter son boulot n’est pas juste compliqué mais quasi-impossible, principalement pour des questions financières. Et cela est d’autant plus vrai dans la période actuelle de forte inflation qui fait exploser les dépenses contraintes et pré-engagées (nourriture, énergie, carburant etc.).

C’est ainsi la preuve flagrante d’une opposition toujours plus forte entre capital et travail. Quand nos dirigeants crient au « refus du travail », les recherches actuelles montrent bien qu’il s’agit du refus d’un travail insensé (Perez et Coutrot, ibid) , tel qu’il est dicté par l’employeur. Quand on parle de la mise en place de ruptures conventionnelles (être indemnisé sans obligation de démissionner), nos élus répondent qu’« Avec ce système, tout le monde partirait…». Ce qui prouve qu’ils sont bien conscients de nos conditions de travail dégradées.

Le mouvement libéral de concurrence cher à notre maire président doit être observé aux yeux du département et de la région Occitanie. Pour exemple, un agent contractuel de catégorie A a été embauché à à la région à 2200 € alors que notre métropole lui offrait 1600€. Cette vision de gagne petit fragilise notre institution. Les récentes aberrations salariales proposées aux futurs agents des Maisons de Toulouse Service en sont une parfaite illustration.

Des Maisons de Toulouse Service pour tous mal configurées

Lors d’une réunion au mois de juin 2023, la présentation des maisons toulousaines de Service Publics a fait peur aux organisations syndicales. Est prévue pour les sous-régisseurs une prime de 34€ brut par mois. Mais chaque agent aura 8 régies à gérer, ce qui est considérablement élevé pour celui ou celle qui a déjà tenu une régie (chèques, numéraires, mandat). Mais en plus, ils (elles) devront se former à 10 logiciels !

Les relations pour les agents-es en face public sont déjà très tendues (voir étude RPS cabinet Proxima) et ce personnel d’accueil redoute déjà l’utilisation de 10 logiciels (excusez un peu du nombre). Quand on sait que l’informatique n’est pas un gage de fiabilité (délais de fonctionnement, d’accès, de mise à jour…). Et que les agents sont en face public devant les citoyens.

Les conditions de travail décrites ne donnent pas du tout l’envie d’y travailler. La copie est à revoir.

Sortir de la clandestinité les projets innovants portés par les syndicats

La Cgt s’engage sur tous les fronts pour construire et défendre des projets d’avenir, compatibles avec les enjeux sociaux et environnementaux : « Les exemples fourmillent, projets Icare dans l’aéronautique, Grandpuits, Chapelle-Darblay, Gardanne, les projets pour une petite voiture électrique populaire. Souvent, leurs acteurs ont agi “clandestinement”, en marge de leur travail, parce qu’ils ne disposaient pas de suffisamment de droits, dans l’entreprise, pour les porter et être entendus par leurs directions, par les investisseurs, les pouvoirs publics. »

Notre secrétaire générale CGT Sophie Binet évoque également le projet porté par la Cgt-Thales depuis dix ans, de reconvertir une partie des activités dans l’armement pour créer une filière d’imagerie médicale en France, sans succès à ce jour. Elle cite encore le cas des ingénieurs de Nokia, prêts à développer une 5G propre, et ignorés par leur entreprise.

« Nous sommes comme des passagers clandestins dans nos propres entreprises, déplore-t-elle, dépossédés de notre expertise à des fins que nous ne sommes jamais en mesure de définir. Il faut que cela change, également avec des lois qui nous donnent plus de pouvoir dans l’entreprise, dans les collectivités » 

Sophie Binet a ainsi souligné que l’outil Radar travail environnement, élaboré par l’Ugict avec le soutien de l’Anact et du cabinet Secafi, avait vocation à être développé dans l’ensemble des entreprises pour aider les salariés à agir et à intervenir, voire à gagner de nouveaux droits sur le lieu de travail.

Pour la métropole toulousaine, nous avons proposé à l’élu en charge du personnel la constitution d’un nouveau service RH dédié exclusivement aux agents en reclassement en regroupant plusieurs thématiques : formation théoriques et pratiques, centre Documentaire – Information – Emploi, développement des dispositifs d’insertion existants, communication des données des organismes (CNFPT, Centre de Gestion, CNRACL…) , Gestion Prévisionnelle des emplois et compétences, Services de santé (psycho, assistantes sociales, médecins…) en accueillant ces agents avec une vraie individualisation des pratiques et des moyens affectés à chacun (ordinateur, soutien RH)…

Aujourd’hui, on préfère ne pas les voir et les payer chez eux à ne rien faire quand ils ne restent pas coincés dans les services. Est-ce la solution ? A quand une démarche durable ? Une gestion efficace ? Un respect des agents ?

Et toujours les demandes de la CGT aux élus pour les agents et pour gagner en attractivité !

  • Demande d’augmentation du Rifssep (inflation galopante) comme la loi MAPTAM le permet (Négociation Annuelle Obligatoire des salaires) dans la fonction publique territoriale

  • Demande d’augmentation du montant des chèques déjeuners (comparaison Département 31 ou Région Occitanie)

  • Demande de versement de l’indemnité Télétravail (2.50€ par jour télé travaillé)

  • Demande de versement de la prime de partage de la valeur » ou PPV (arrêté septembre 2023)

  • Demande de mise en place du forfait développement durable pour tous (prime déplacement vélo)

  • Création d’une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC)

  • Création d’une politique d’évolution des carrières

  • Développement du nombre d’assistantes sociales et de psychologues

 

 

A lors, se syndiquer à la CGT, c’est pour quand ?

 


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