ALERTES du CHSCT pour les clubs de prévention de la direction des solidarités (2 lettres)

Le CHSCT et la CGT TM alertent sur la situation critique des clubs de prévention rattachés à la métropole depuis 2017

Lettre au Président de la métropole 

DE : CHSCT TOULOUSE METROPOLE
4 Av. du Château d’Eau
31300 TOULOUSE
Tel / 05 61 61 81 95
olivier.darasse@toulouse-metropole.fr
Secrétaire CHSCT TM
      Toulouse le 01/06/2022
                                       A : Monsieur Jean Luc MOUDENC
Président CHSCT TOULOUSE METROPOLE
COPIE : M DE LAGOUTINE élu chargé du personnel, M. ARDOUIN-DGS, Mme GRILLE DGSA des Solidarités, Mme MAZARS directrice adjointe DGRH, M. MANONCOURT directeur Général des RH, Mme HAIMART directrice des solidarités, M. LEMOINE responsable de pole SQVT RH, Mme LAGRAVE Conseillère en prévention, secrétariat CHSCT.
Objet : Alerte CHSCT – Club de prévention domaine Prévention Jeunesses – direction des Solidarités
Nos réf. : 01-06-22-CHS-Domaine Prevention Jeunesses
Affaire suivie par : Olivier Darasse secrétaire CHSCT TM
Monsieur le Président
Nous sommes saisis par plusieurs agents des clubs de préventions notant une absence de cohésion générale au domaine prévention-jeunesses de la direction des solidarités.

En effet, depuis plusieurs mois, des agents nous interpellent sur l’application d’un nouveau logiciel identifiant et caractérisant les jeunesses allant à l’encontre même de l’anonymat nécessaire à la protection de l’enfance dont la métropole assume désormais la fonction liée au transfert de compétence du département à la métropole.

Il est à noter qu’une première rencontre avec la DGSA et la directrice des solidarités accompagnée de Mme Mazars (directrice adjointe DGRH) a permis de mettre l’accent sur les conditions difficiles d’exécution du métier des éducateurs spécialisés des accueils jeunes ou des clubs de prévention. Je vous transmets à cet effet un courrier écrit par le syndicat CGT de Toulouse Métropole soulignant les principales causes et des propositions de solutions nécessaires à la bonne marche de ce domaine.
Si la pandémie a complexifié ou freiné les actions développées dans cette direction, une nouvelle approche plus concertée avec les éducateurs est indispensable. Si une souplesse attendue est nécessaire dans la gestion de ce domaine (RTT…) des injonctions administratives de la hiérarchie peu en phase avec la spécificité du métier doivent être concertées, formalisées afin d’établir la cohérence attendue entre les clubs.
Le projet de sectorisation Proxima en ordre de marche doit renforcer la cohérence territoriale sectorielle tout en conservant une cohérence métier suivie par notre DGRH. Ces multiples cohérences ne seront établies que par le dialogue et la concertation.  Nous comptons sur vous, M. le Président pour appuyer ces préconisations et donner à cette direction le temps et les moyens nécessaires pour nous accompagner dans cette démarche. Le but partagé est d’asseoir la tranquillité recherchée par nos concitoyens tout en étant proche de nos jeunes en recherche de repères et de sens .
Nous vous demandons de tout mettre en œuvre afin de régler ce problème pour la cohésion de cette direction et de la santé des agents. Une étude RH pourrait par ailleurs sur les dernières années corroborer les éléments caractéristiques identifiés de mal être au travail (absentéisme, arrêts maladie, mobilités..) : il en va de la santé des agents.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance nos respectueuses salutations.
Les mandatés CGT au CHSCT
Olivier Darasse, secrétaire CHSCT
Sofiène DRAOUI, mandaté suppléant CGT CHSCT

 

Lettre à l’élu et à l’administration

Syndicat CGT Toulouse Métropole     Toulouse le 12/05/22
20 rue de l’obélisque
31500 Toulouse
Tel / 05 61 61 81 95
toulousemetropolecgt@gmail.com

 

 

A l’attention de
Mr DJILALI LAHIANI, élu en charge de la Prévention Jeunesse et de la Culture Urbaine,
Mme NADEGE GRILL, DGA des Solidarités
COPIE  : M. MANONCOURT Directeur Général des Ressources Humaines , Mme MAZARS  Directrice relations Sociales – Qualité de vie au travail- Communication interne,  Mme EMARD Directrice des Solidarités et de la Cohésion Sociale, M. DIGNAC Responsable Domaine et Préventions Jeunesses
OBJET : demande de rendez-vous
Bonjour,
Les éducateurs-trices spécialisé-e-s de plusieurs clubs de prévention vous interpellent confronté-e-s à une situation de plus en plus dégradée. Un premier travail d’analyse nous permet d’identifier plusieurs facteurs déterminants.

Un manque de cohérence éducative

Une recherche de cohérence entre les clubs de prévention est nécessaire. Le recours systématique aux cadres du travail et l’absence de formalisation écrite entre les directions de club et les agents permettent à la direction de se retourner en cas de pépin et n’assurent, de plus, aucune garantie aux agents.
Le manque de projet de service donne une marge de manœuvre subjective importante à chaque chef de service et laisse libre cours à des interprétations. Cela crée des incohérences entre services et des orientations paradoxales pour les éducateurs. Le delta est important entre les remontées de terrain et les injonctions du domaine. Cette verticalité pose plusieurs questions et amène un certain niveau de crispation de la part des acteurs de terrain sans articulation possible. De plus, la parole des agents n’est pas nécessairement prise en compte autant dans les décisions que dans les comptes rendus.
Pour ces raisons, nous souhaitons la réalisation d’un projet éducatif global à l’ensemble des clubs. Des déclinaisons de service pourraient être étudiées par club annuellement. En ce qui concerne la méthode, la participation de l’ensemble des agents serait un élément contributif  à la création d’un véritable esprit d’équipe. Ce projet doit lutter contre le glissement des missions de protection de l’enfance vers des missions de sécurité et de tranquillité publique.

Une absence de formalisation et de communication à plusieurs niveaux

La principale interrogation est celle du niveau de décision, plus précisément : à quel niveau, par quelle instance, et par qui sont prises les décisions ?  
Les crispations qui en découlent ne sont pas à ignorer. Pour plus de lisibilité et pour ne pas stigmatiser les cadres intermédiaires, il serait important d’avoir accès aux comptes rendus des réunions de cadre. Il serait aussi intéressant et même essentiel d’intégrer des sujets soulevés  dans des ordres du jour des réunions de service et de connaître les réponses apportées. Ces propositions s’inscrivent dans un but d’amélioration des conditions de travail pour les équipes et pour le chef de service qui ne cristalliserait plus l’ensemble des frustrations.
Les uniques retours des temps de travail de nos N+1 se font sous forme orale et selon la subjectivité de chacun.
La tradition orale est une composante importante dans le difficile dialogue avec notre hiérarchie. Nos cadres, N+1 ; N+2 ou N+3 ont systématiquement recours à l’oral pour nous annoncer les injonctions du domaine, se dédouanant souvent sur l’échelon décisionnaire supérieur. Cette habitude traduit, à notre sens, un professionnalisme à renforcer en matière de travail social. Les traces écrites seraient un engagement clair à assumer une responsabilité dans les prises de décision à tous les niveaux.
Nous demandons un temps trimestriel de regroupement institutionnel autour de  questions  sociales en interclubs pour ouvrir un temps de parole (ateliers  + débat) sur une journée.

Une administration éloignée des besoins du terrain

La commande institutionnelle verticale ne permet pas un ajustement aux besoins des personnes et de leurs projets, ce qui fait perdre de la crédibilité aux agents éducateurs spécialisés auprès du public et ne permet pas la viabilité des projets éducatifs. Des situations ubuesques sont également constatées comme l’absence de récupération en présence d’obligations légales d’accompagnement de public dans le cadre de l’urgence ou des présences à de l’apparat événementiel au détriment de situations de danger immédiat.
Plusieurs tâches administratives ne sont pas destinées aux éducateurs spécialisés et entravent la qualité des accompagnements : lecture de mails,  remplissage plus précis de l’EDT, report du travail de rue sans but d’analyse du climat sur le territoire, objectif de 30 suivis provoquant une mise en concurrence des agents.
Le manque de réflexion autour des analyses de pratique et des projets éducatifs ne permet pas de croiser les regards et d’ajuster le positionnement éducatif, ce qui donne lieu à des éducateurs « référent de projet » au lieu d’un projet du service éducatif, ainsi qu’à une solitude des agents face à plusieurs situations complexes et étouffantes.
Nous demandons la mise en place de temps de réflexion collective sur la question administrative découlant du projet éducatif. 

Une souffrance au travail présente et manifestée

Le bilan RH dans les différents clubs fait état de plusieurs démissions, licenciements, mobilités dénotant une forte souffrance de travail,  une surcharge pour ceux (celles) toujours en poste, amenant une « maltraitance » institutionnelle systémique qui ne règle pas son problème de fonctionnement. Une enquête RH démontrerait facilement la grande mobilité, les turn-over et les très nombreux arrêts maladies bien souvent liées au travail et non déclarés comme tels et ce à plusieurs niveaux hiérarchiques.
Le recours aux entretiens individuels de la direction envers les agents pour déstabiliser et  couper court à la question du « sens au travail » s’ajoute à la souffrance au travail.
Par ailleurs, les différences existantes entre les contractuels de prévention spécialisée et les fonctionnaires développent des inégalités. Enfin, la mauvaise gestion des contrats crée de la précarité et de la confusion, ajoutant une aggravation de la situation.
Nous demandons une clarification des situations sur le plan des ressources humaines.
Suite à ce courrier, nous demandons qu’une délégation soit reçue auprès de vos services.
Veuillez recevoir Monsieur, Madame, l’assurance de notre entière considération.
Le secrétaire du syndicat CGT Toulouse Métropole
Thomas Barby

 

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